La saison de l’ombre

La saison de l’ombre
Léonora Miano
Grasset éditeur, 2013

Dans le cadre du défi « Autour du monde elles écrivent« , proposé par A mes heurs retrouvés, j’ai lu ce beau roman, et je vous le recommande…

La quatrième de couverture offre une excellente présentation :

Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un être cher. L’histoire de l’Afrique subsaharienne s’y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée de mysticisme, de croyances, et de « l’obligation d’inventer pour survivre« .

C’est un roman. Ce n’est pas un manifeste. Il n’y a nulle colère contre « les hommes aux pieds de poulets » venus par la mer pour acheter des esclaves, nulle revendication, dans les propos de l’auteure. Ce n’est pas nécessaire. La description de la vie de ces clans, de leurs modes de vies, de leurs spiritualités, de leur humanité, se suffit à elle-même. Jamais n’est mentionnée la couleur de peau d’un personnage… J’ai fait un beau – et terrible – voyage grâce à ce roman. J’ai découvert une vision de l’univers visible et invisible originale et riche, poétique. Où le créateur de l’univers est unique, masculin et féminin, et diffuse en chaque chose un esprit. Où l’astre solaire change de nom et de genre au cours de sa course céleste…

Occidental que je suis, je sais par éducation où et comment les esclaves se sont retrouvés déplacés de force. Je sais leurs malheurs, leurs souffrances… Mais je ne m’étais pas posé la question de savoir QUI ils étaient.

Merci, Madame Miano.

L’empereur, c’est moi – Une enfance en autisme

Hugo Horiot raconte son enfance dans ce court récit d’un peu plus de 150 pages (Le Livre de Poche n°33660). Hugo s’appelait alors Julien. Et Hugo/Julien est différent des autres enfants : autisme.
J’ai croisé Hugo Horiot à l’occasion d’une conférence qu’il a donné à Lyon. Quel belle personne ! J’avais une bonne raison de m’intéresser à lui : je venais d’accompagner durant plusieurs mois un étudiant « Asperger » au sein de mon service. Une autre belle personne… Au contact de laquelle, à plusieurs reprises, je me suis surpris à me demander qui de lui et moi était le « handicapé ».

Et dans ce petit livre, j’ai découvert beaucoup de choses… sur moi-même parfois.

Oui, Hugo, je suis parfaitement d’accord, le système scolaire est (devenu) un carcan épouvantable, une prison légale, un vague terrain où l’on cultive la médiocrité, et où il est malvenu d’employer un langage soutenu.

Oui, Hugo, pour avoir subi – bien que sans différence apparente – au collège et au lycée ces comportements crétins et cruels de gamins de mon âge, j’ai une petite idée de ce que vous avez enduré.

Et oui, Hugo, je suis tout à fait d’accord avec vous : pourquoi perdre son temps et son énergie à savoir « pourquoi » plutôt que « comment »…

Je vais donc très vite m’attacher à lire Carnet d’un imposteur, la suite…

 

Autour du monde elles écrivent…

Me voilà embarqué sur le défi de A mes heurs retrouvés, intitulé « Autour du monde elles écrivent »…

Le principe est simple.
4 saisons, 4 territoires, et donc 4 fois 3 livres de femmes à lire : un roman d’une écrivaine locale, un récit de voyage ou roman se déroulant sur le territoire, un livre de recettes.

Première saison : Afrique et Moyen-Orient pour l’été. Au hasard des rayons du bibliobus, je tombe sur La saison de l’ombre, de Léonora Miano, auteure née au Cameroun.
Le règlement, c’est le règlement, je ne lirai ce roman qu’à partir du 21 juin. Il reste à trouver ensuite un récit de voyage ou un autre roman, et un livre de recettes. Suggestions bienvenues !

Comme je ne pouvais pas commencer cette lecture cette fin de semaine, je me suis décidé à lire L’empereur c’est moi, de Hugo Horiot… ce que j’en pense : voir l’article éponyme.